Anamorphose

L’artiste paysagiste a été convié à réaliser une intervention paysagère pour le parc de l’hôpital, dans le cadre d’un atelier où l’artiste a mis un groupe d’adolescents en contact avec la nature.
Son projet pour Bullion proposait de recueillir des objets de la nature, minéraux et végétaux, de les sélectionner, de les assembler pour en faire une composition scénographique.

L’espace d’intervention est situé entre le bâtiment principal qui représente le quotidien et la forêt, qui symbolise un monde autre, sauvage, plein de mystères à la tombée du jour.
Ce lieu défriché, construit selon une géométrie forte en contrepoint d’un monde naturel “désordonné”, a retenu toute l’attention de l’artiste pour son travail artistique. Il offrait de nombreuses possibilités de jouer sur les rapports entre réalité et imaginaire, entre l’ici et l’ailleurs, sur des déplacements dans l’espace et sur des jeux de points de vue qui pouvaient également motiver les enfants.
Il fallait choisir un territoire et y déterminer une zone, selon la marche du regard, la morphologie ou la géologie du terrain, ses limites naturelles ou les aménagements humains, des traces animales ou la dissémination de certaines graines. À l’intérieur de cette zone, il s’agissait de discerner et de recueillir toutes matières utiles pour réaliser une peinture changeante et si possible visible uniquement d’un certain point de vue ou dans certaines conditions lumineuses.

Sur une idée d’Olivier Galaverna, un groupe d’adolescents en surcharge pondérale, pour qui l’activité physique est un aspect nécessaire et important du traitement, a été associé au projet de Jean-Pierre Brazs. Il comportait en effet une grande part de déambulations dans la nature au cours desquelles l’artiste et les enfants partaient en repérage et récoltaient des fragments de végétaux ou de minéraux qui ont servi à la réalisation de l’œuvre.
Dans le cas des enfants en surpoids, la création pouvait servir de moteur à une dépense physique volontaire, ce qui s’est révélé positif au cours de cette création. Le plaisir lié à la création artistique a permis de faciliter l’engagement physique nécessaire à la réalisation du projet.
L’artiste a résidé au sein même de l’établissement durant plusieurs semaines ce qui lui a permis de s’imprégner du lieu mais aussi, durant la création, d’être en contact avec les adolescents de manière plus directe et de créer une relation plus intime, continue et agréable avec eux ainsi qu’avec le personnel de l’hôpital.